Les smartphones, objets connectés et applications santé sont-ils en train de devenir nos nouveaux médecins ? C’est un fait que le secteur connaît un développement exponentiel, et que le « quantified self », ou « quantification de soi » dans la langue de Molière, est à la mode. Pour autant, il ne s’agit pas seulement de déterminer si, oui ou non, la santé est de plus en plus connectée, mais de savoir si elle l’est de mieux en mieux.
Rester connecté à sa santé
Les objets connectés ont envahi notre quotidien, et ne risquent pas de s’arrêter en si bon chemin. Si la plupart d’entre eux semblent avoir une utilité limitée (les chaussettes connectées, vraiment ?), ce n’est pas le cas des objets digitaux liés au domaine de la santé. Accompagnés des applications ad hoc, ils offrent des solutions réellement innovantes. Et quand il s’agit de santé, chaque avancée est précieuse.
Ainsi, il devient possible de contrôler son corps à la veine près, et de surveiller avec précision son activité physique, grâce aux smartphones, aux objets connectés (montres, bracelets, balances et même vêtements) et aux applications toujours plus inventives. De nouveaux horizons s’ouvrent ainsi aux patients autant qu’aux acteurs du monde médical – médecins, pharmaciens, infirmiers…
L’innovation va jusqu’à connecter les smartphones à leur environnement immédiat. Par exemple, les technologies ibeacon et ultrason en pharmacie, liées à l’appli Pharmao, permettent aux pharmaciens d’envoyer, sur les téléphones des clients, des promotions en temps réel ; et de recevoir, en contrepartie, des informations sur ledit client, afin de mieux répondre à ses besoins.
La santé connectée attise la curiosité
Une étude Odoxa démontre que les médecins et les patients français sont quasi-unanimes à percevoir la santé connectée comme une bonne opportunité en ce qui concerne la qualité des soins ; mais elle souligne également qu’un quart à un tiers d’entre eux la perçoit comme une menace pour la liberté des patients, et un sur deux comme un risque quant au secret médical.
Les études en la matière signalent donc un paradoxe : les Français sont conscients du fait que leurs données personnelles sont captées par les sites Internet et les objets connectés, se montrent inquiets quant à l’utilisation qui peut en être faite, mais sont en même temps curieux de savoir quelles opportunités cette captation de données va créer pour eux.
La bonne santé des objets connectés
Le doute n’est plus permis : la santé est bel et bien de plus en plus connectée, et surtout, de mieux en mieux. Chaque année à Paris, un congrès international, Doctor 2.0 and You, fait le point sur les nouveautés numériques qui agitent le monde de la santé connectée – preuve, s’il en fallait, de l’importance prise par le secteur à la fois dans le domaine médical et dans celui du progrès digital.
Objets connectés et applications santé offrent des solutions aux patients pour :
- Vérifier leur santé en temps réel : tension artérielle, rythme cardiaque (via des applications dédiées et des bracelets ou montres connectés) ;
- Assister la prise d’un traitement : des piluliers connectés ou des applications permettent de signaler l’heure de prise d’un médicament, et peuvent transmettre les données à la famille ou au médecin traitant ;
- Acheter ses médicaments en ligne avant d’aller les chercher en pharmacie (principe du « drive » appliqué à la santé) ;
- Surveiller l’évolution de leur forme physique : poids (balances Wifi), activités sportives (avec coachs électroniques, bracelets et montres connectés, etc.), activité physique quotidienne (podomètres pour calculer le nombre de pas effectués et les calories brûlées) ;
- Veiller à une bonne hygiène : les brosses à dents ou fourchettes connectées ;
- S’assurer d’un sommeil de qualité : un capteur placé sous le matelas, connecté à une lampe de chevet, permet d’identifier la qualité du sommeil (en mesurant les mouvements ou la respiration) et envoie à la lampe des informations dans le but de modifier la lumière diffusée en fonction des besoins.
Aujourd’hui, des vêtements connectés, destinés aux sportifs professionnels ou amateurs, incorporent des micro-capteurs entre deux couches de textiles, qui recueillent les données sur l’activité physique : déplacement, vitesse, localisation, rythme cardiaque. Ces habits digitaux remplacent les montres, bracelets et smartphones connectés.
En conclusion, professionnels de la santé et patients peuvent profiter en commun des bienfaits de ces nouvelles technologies. Celles-ci offrent l’occasion de meilleurs échanges d’informations, permettant aux premiers de mieux suivre leurs patients, et aux seconds de comprendre, analyser et surveiller leur état de forme avec plus d’acuité.
Bien-être rime donc désormais avec bonne connexion Internet !